Championnats de France Vétéran par équipes

Après un championnat de ligue quelque peu compliqué où une 5ème place ne nous laissait guère envisager une participation aux championnats de France, un seul désistement fut fort heureusement  suffisant pour nous projeter sur les terres d’Anne de Bretagne. La Bretagne !!! Pas la région Bretagne mais la Bretagne tout de même. Son climat si singulier.  Pour l’honorer, ce cher E. Baer écrivait : « La Bretagne, où quand la pluie est une caresse et le soleil…une promesse ».  Tout est dit.
L’annonce tardive de cet atlantique repêchage nous laissait cependant peu de choix, ni sur le moyen de transport à adopter – la voiture –, ni sur l’hébergement à réserver – l’hôtel IBIS Bugdet, chambre avec vue sur le Dorcel Shop local -.

Ces lointaines manifestations sportives sont toujours l’occasion de découvrir la France et de faire un peu de tourisme (pour rester modeste, je dois avouer que c’est la 2ème ou 3ème fois, tout au plus, que je sors de notre belle région pour taper nationalement la balle). Aussi avions nous décidé de partir tôt, très tôt, ce jeudi 1 février, afin de nous octroyer un supplément de temps libre dans les bras de cette chère Anne (un peu comme Jeanne, la chanteuse,  il faut d’ailleurs noter (9/10 en ce qui me concerne), sans intention aucune de faire à nouveau mention au DorXXXcel Shop situé de l’autre côté de la rue, qu’Anne est effectivement dans Jeanne, la langue française est délicieuse, n’est-elle pas ?) et également dans le lit de sa chère Loire. Lyon, Clermont-Ferrand, Bourges, Vierzon, Tours (certainement l’une des grandes capitales – trop méconnue ? – de la gastronomie Française grâce à sa fameuse rillette – bien supérieure à la sarthoise, ce qui est certainement vrai car l’information m’a été directement donnée lors de la légendaire soirée de clôture des championnats par un gars de l’équipe de…ah comment, quelle équipe déjà…mmmm…ah oui…de Tours – et son sainte maure, un fromage de chèvre en forme de bûche au centre de laquelle et – tour de force – dans le sens de la longueur, on trouve une paille de seigle – on ne rigole pas trop avec les AOC ou IGP, il faut être assez précis, sinon la contrefaçon chinoise inonde rapidement le marché et ce serait dommage car la fabrication/usinage de cette paille et la délicate insertion d’icelle dans la le chèvre donnerait du travail à une bonne moitié de la ville – cette information est néanmoins à prendre avec des pincettes, et de préférence pas celles utilisées pour la pénétration chevrière. En tout cas je me souviens d’avoir entendu et j’en mettrais ma…pas grand-chose au feu, que cette activité très spécialisée est une véritable manne pour l’emploi-), Angers, et…enfin au bout du bout et ce n’est pas trop tôt, Nantes.


De cette dernière, nous arpenterons les rues et cours de son centre, les quais de son île mécanico-éléphantesque ornés d’anneaux de Buren (non je n’ai pas inversé le n final avec le e, je savais que je n’aurais pas dû sus mentionner le pornographe), les cafés et crêperie et c’est merveilleux car c’est jeudi soir et le jeudi soir on y mange la galette saucisse de M. Trillard (non, non pas Triquard ; Trillard j’ai vérifié). La compétition a ses exigences, j’en ai pris deux fois.

 

« Repu de ce surplus, dormir il faut, demain batailler il faudra ». dixit Vercingétorix ou Napoléon, je ne me souviens plus, je les confonds toujours. Peut-être moi, dans un jour de forte fièvre.

La compétition ne démarrant que l’après-midi de ce vendredi, le matin fut mis à contribution pour une respiration océane du côté de Pornic. Ma première surprise réside non pas dans la présence de réséda mais bien dans la présence de nombreux mimosas. Je croyais fort injustement que cette espèce ne peuplait que le sud de la France, côté azur. Me voilà rassuré, d’autres peuplades de notre beau pays ont loisir à humer ces minuscules et lumineuses boules odorantes.  La seconde surprise, plus mauvaise, mais était-ce vraiment une surprise, tient dans la liesse hivernale propre aux stations balnéaires ventées où le soleil quand il se montre n’a plus qu’un seul rayon en magasin. Va, dans ces conditions, trouver un bistrot pour boire un thé, café ou ce que tu veux de chaud, histoire de redonner à ton corps et à ton visage une certaine souplesse. Plutôt pugnaces de nature (des heures passées sur un court de squash t’octroient de fait ce caractère), nous, après une longue balade qui tantôt prenait l’allure d’une pêche à pieds tantôt une découverte – façon Stéphane Plazza – des biens immobiliers à forte valeur ajoutée, trouvons en contrebas de la route, à proximité du port (vas-y balance ton homme à la mer!!!), un café dont la porte est entrouverte. L’occasion est belle, certainement unique, Franck y glisse son pied et nous en profitons pour entrer. Le propriétaire des lieux un peu étonné de notre témérité accepte de nous servir des boissons chaudes non sans nous avoir expliqué au préalable qu’il avait oublié de fermer la porte du gentil délit avant de quitter les lieux, la veille, puisque que les lieux il ne les quitte que rarement car il y habite. L’homme s’avère être fort sympathique, nous discutons un temps, il nous informe que sa fille est infirmière à Grenoble et…à l’écouter, dieu que Grenoble est une ville dangereuse !!! Quelques brioches, gâteau nantais, couilles-à-man ou plutôt couilles-amenezanencore il nous faut de l’énergie de la vraie de la nature du circuit court et de la locale, un truc à déclencher une réaction en chaîne musculaire et te propulser hors du T plus vite qu’un égyptien. C’est donc plein d’espoir et les jambes en feu que nous regagnons Nantes via le pont de St Nazaire enjambant (et quelle enjambée) l’estuaire de la Loire.

Nous gagnons la maison du Squash située à Sautron, bourgade attenante à Nantes. La maison du squash est une espèce de hangar ; vu de l’extérieur tu pries pour que l’intérieur en soit la copie inverse. L’intérieur est…ressemble…à un club de squash. D’un des côtés longs du hangar, s’alignent 7 somptueux courts, tous identiques, tous flambant neufs. De l’autre côté – tout aussi long -, un module vestiaire, un module cuisine/bar, un espace vente de matériel, un espace restauration et enfin un espace dévolu aux juges arbitres et des recoins repose-sacs aux oriflammes des différentes ligues.

Dans la catégorie des vétérans séniles, notre catégorie, le tableau est complet, 24 équipes. Le poids ne notre équipe nous têtesérise à la 13ème place. Il nous faut accepter le pré-tour. Nous l’acceptons. Nous le gagnons 3/0. Nous nous projetons rapidement sur le tour suivant après nous être projetés bien plus rapidement encore sur une bière aux accents allemands mais néanmoins douce au palais.  Le tour suivant nous emmène affronter ni plus ni moins que Vercingétorix, champion en titre et plus récemment champion de notre ligue AURA. Mais voilà, pour Franck, Claire et moi, c’est jour de forte fièvre et ces jours-là, nous lui faisons bouffer ses nattes à Vercingétorix. 2/1. Claire, jouant en dernier, feint une inévitable défaite pour garder de bons contacts avec Aydat. Vercingétorix défait, la cervoise – quand il l’accepte – a du mal à étancher sa soif si ce n’est celle d’une future revanche. La victoire nous octroie une matinée supplémentaire à Nantes car les 1/4 de finales ne débutent que le samedi après-midi.

Il pleut sur Nantes. Rien d’anormal je vous rassure. C’est le week-end des folles journées. Pas le temps pour autant d’aller écouter stradivarius et ses compères. Nous échouons au marché de Talensac, aréopage d’araignées de mer géantes tergiversant pour une fuite orchestrée bâbord ou tribord, festnoz de bigorneaux, bagad’huîtres…
Il pleut sur Nantes. Nous retournons sur Sautron. Il pleut sur Sautron.

1/4 de finale  contre Toulon. Franck se frotte sérieusement à Croin mais perd 3/1 après une lutte acharnée. Claire a du mal à trouver son jeu  et s’incline, et miraculeusement je fais la perf’ du jour en gagnant 3/2 contre un 3C. Défaite 3/1. S’offre à nous le tableau 5/8. Et quelques heures plus tard, nous prenons la direction (3/0) des places 7/8.

Dimanche matin. Nous sommes tous les 3 présents, pour ce dernier rendez-vous du week-end, pour affronter VRTS, la même équipe, l’équipe contre laquelle nous avions clôturé nos championnats de France lors de l’édition précédente. Nous avions gagné 2/1, nous avons gagné 2/1 (Franck qui aime finir en beauté et Claire qui a définitivement retrouvé son squash): l’histoire se répète parfois et c’est tant mieux.

Nous terminons sur la 7ème marche de ce grand podium et nous sommes contents.

Nous pensons au retour et pendant le retour nous pensons en arrière, et c’est cool, à l’arrière comme à l’avant, la route s’écoule tranquillement.

Serge