Center 4H 0 4 Center 3H
23 Jan 2015
Centre
R2H EST

Ou quand les aînés forcent l’admiration des cadets.

Cela faisait déjà un petit moment que la pression montait, qu’un tel faisait des déclarations fantasques sur le présupposé état de forme de ses troupes ou qu’un tel autre alléguait sur une composition d’équipe au-delà du redoutable (pour nos plus jeunes lecteurs, je tenais à préciser que le mot « tel » n’est pas l’abbrévation de téléphone dont mobile serait un synonyme). Les joueurs se jaugeaient et s’espionnaient depuis plusieurs semaines lors de campagnes de petites envergures ; un match du championnat corpo par ci, un entraînement par là, un open régional en voici, un frotti-frotta dans la box en voilà. Les informations étaient prises (pour nos plus jeunes… dans ce cas précis la prise d’information ne signifie pas la prise du tel de la présupposée croupe en état de forme pre-frotti-frotta, juste…on savait à quoi s’en tenir sur les réelles capacités de nos adversaires) , les corps étaient prêts (pour nos plus j…prêts et non pas près sinon c’est direct le frotti-frotta).

Il fallait en découdre un vendredi 23 (23ème jour de l’année – 10° pour la température extérieure ; le calcul était limpide à mon regard déssillé, le vendredi 13 nous toisait, nous les superstitieux qui mangeons des amulettes pour nos 4 heures). Mais au diable nos potions magiques, nos mantras, coué et sa méthode, nos je-compte-jusqu’à-trois-et-que-si-au-même-moment-elle-croise-mon-regard-alors-qu’un-filet-jaunâtre-s’écoule-de-la-narine-droite-de-mon-voisin-juste-au-moment-où-la-fumée-blanche-aaaaaahhhhhhh-habemus-papam, nos signes de croix compulsifs ou nos hakas sonores chorégraphiés par des maîtres d’arts martiaux se rassasiant honteusement de la rubrique rugbystique du journal l’équipe…

Au diable cette comédie invocatoire, reposons nous sur notre expérience, notre gestuelle engrammée et rendons hommage au fameux mais non moins nid de chien (ou – après consultation d’une encyclopédie- nietzschéen) « ce qui ne te tue pas, te rend plus fort » …et à nos âges (jurassiques et patati et patata, Center 7 avant d’être Center 3, des années il vous faudra), forts nous sommes devenus et de nos jeunes cadets nous rirons à raquette déployée (pour nos plus jeunes…je sais, on devrait dire à gorge déployée mais j’ai préféré désamorcer autant que faire ce peut, désamorcer l’incontrable emballement de nos circuits neuronaux à l’évocation de deux mots, qui placés côte à côte, font masse).

Où en étais-je ? Recentrage…recentrage, le T, le T ou le récit d’une déculo T.

[4] Damien – JP

En son royaume (Squash Center), JP marche sur l’eau. Faut pas trop déconner avec JP en ce moment. Faut pas trop se la jouer « je te mets une petite claque sur la joue droite » car toi, après, ton corps c’est un hématome et tes poumons ils ont claqué comme des airbags. Je ne sais pas trop ce qui se passe en vérité; une nouvelle literie, les nouvelles normes européennes sur la quantité maximale autorisée – revue à la baisse – des sulfates dans le vin blanc, les affaires qui reprennent ou je ne sais quoi ou qu’est-ce mais en ce moment, JP, la caisse il l’a. (Non Guilhem…oui…je sais…mais non…je ne parlais de ta dernière livraison…non…bon, enfin… comme tu veux).
Donc, ce soir là, pour Damien, la balle, c’était un peu le jouet extraordinaire mode Claude François, elle faisait :

« Zip quand elle roulait,
Bap quand elle tournait,
Brrr quand elle marchait, et Damien, ne savait pas ce que c’était et je crois qu’il ne le saura jamais ».

0/3

[1] Quentin – Franck

Quand un jeune Quentin, aux larges épaules, au bras musculeux et puissant, au regard racé et fier, à l’acmé de sa préparation physique (non là je déconne), s’émiette et s’offre en pâture à Franck, son rapace visiteur du soir. Que dire ? Imaginez un vautour…imaginez un foie, le foie de Quentin par exemple…et bien…hum forcément le foie dévoré par le vaut…
(Oui Ghuilhem ? Ah, non, non plus. Le foie…rien à voir avec ta dernière livraison…non..bon, enfin…comme tu veux).

0/3

[2] Martin – Patrick

ça commence à tricoter et à bricoler sévère au royaume de JP. C’est un peu le squash chez les marchands du temple…ça fait du bruit, il y en a partout et pour tout le monde. L’étal de Patrick était somme toute un peu mieux rangé, les alignements plus parallèles mais c’est surtout en fin de soldes qu’il faut garder la tête froide et là, Martin, à force de rabais et de remises, il s’est bouffé la culotte. En affaires, c’est comme pour le reste, l’expérience est un gage de réussite.

1/3

[3] Thomas – Serge

Serge, l’atrabilaire du vendredi soir. Semaine chargée, gnagnagni, gnagnagna, se cherche déjà des excuses. Et puis fait totalement nouveau ! Je joue en dernière position et il s’avère que la rencontre est d’ores et déjà gagnée. Le royaume de JP est grand, tellement grand que j’en annexerai bien un bout. En outre, Franck le rapace, déjà rassasié du foie de Quentin, reprendrait bien une tranche.
Bon je vais la faire courte,  je démarre mal mais monte en puissance…prend le 1er, me frise les moustaches jsuqu’à 7-3 dans le second…tout est alors trop facile alors pourquoi faire des efforts…j’attaque tout trop tôt…et file les points à Thomas qui n’en demandait pas tant. 1 partout. Après un recadrage en forme du vautour et d’une œillade bienfaisante d’Eric barman du soir en guise de « Serge tu sais ce que tu dois et as à faire », je prends le 3ème. Le quatrième est très bien négocié par Thomas à la faveur d’un intelligent changement de tactique. 4 partout. Et…et si on allait manger, non ?
4/0 pour Thomas…4/4…puis 7/4 pour Thomas et hop 7/7…et 10/7 pour moi et comme d’habitude dès que je me sens fort…10 partout. Mais au royaume de JP, ce soir là…on s’est encore régalé.
12/10 pour moi.

2/3

Conclusion : En quatre actes, CENTER 3 s’est fait la 4.